extrait d’une lettre de Charles Edward Stuart à son père James Stuart datée du 20 septembre 1745 à Perth (SP 54/26/32).

transcription

Monsieur, depuis mon atterrissage tout a réussi à répondre à mes souhaits, il a plu à Dieu de me prospérer jusqu’à présent même au-delà de mes attentes, j’ai réuni environ 3000 (et je suis promis plus), des hommes courageux et déterminés qui sont résolus à mourir ou à conquérir avec moi., L’ennemi a fait marcher un corps de troupes régulières pour m’attaquer mais quand ils se sont approchés, ils ont changé d’avis en empruntant une route différente et en faisant des marches forcées ils se sont échappés dans le nord à la grande déception de mes montagnards: mais je ne suis pas du tout désolé pour cela, j’aurai la plus grande gloire en les battant quand ils seront plus nombreux et soutenus par leurs dragons. J’ai l’occasion de réfléchir chaque jour aux dernières paroles de Votre Majesté à mon égard, c’est-à-dire que je trouverais le pouvoir s’il n’était pas accompagné de justice et de clémence, une chose inquiétante pour moi-même et douloureuse pour ceux qui me sont sous mes ordres., C’est parce que j’ai respecté cette règle et que je me suis conformé aux coutumes de ces gens que j’ai eu le cœur dans une certaine mesure pour ne pas être facilement conçu par ceux qui ne la voient pas. Celui qui observe la discipline que j’ai établie prendrait ma petite armée pour un corps d’anciens combattants choisis; et pour voir l’amour et l’harmonie qui règnent parmi nous, il serait susceptible de la considérer comme une grande famille bien ordonnée dans laquelle chacun aime l’autre mieux que lui., Je garde ma santé mieux dans ces montagnes sauvages que je l’habitude de faire, dans la campanie felice, et dormir plus sain couché sur le sol que je l’habitude de faire dans Les Palais à Rome. Il y a une chose et une seule, dans laquelle j’ai eu une différence avec mes fidèles montagnards, c’était de fixer un prix sur la tête de mon parent, ce qui, connaissant l’humanité généreuse de Votre Majesté, j’en suis sûr, vous choquera autant que moi, quand on m’a montré la proclamation fixant un prix sur ma tête., J’ai souri et je l’ai traité avec le mépris qu’il méritait, sur lequel ils se sont envolés dans une rage des plus violentes et ont insisté pour que je fasse de même par lui, car cela découlait uniquement de l’amour et de la préoccupation des pauvres pour moi, Je ne savais pas comment être en colère contre eux pour cela, mais j’ai essayé de les amener à tempérer en leur représentant que c’était une pratique méchante et barbare parmi les princes qui doivent les déshonorer aux yeux de tous les hommes d’honneur, que je ne voyais pas comment mon cousin m’ayant donné l’exemple me justifierait en imitant ce que je blâme tant en lui., Mais rien de ce que je pourrais dire ne les satisferait, certains allaient même jusqu’à dire: irons-nous risquer notre vie pour un homme qui semble si indifférent à la préservation de la sienne? Ainsi, j’ai été attiré à faire une chose pour laquelle je peux me damner., Votre Majesté sait que dans ma nature Je ne suis ni cruel ni vengeur et Dieu qui connaît mon cœur sait que si le prince même qui m’a forcé à cela (car c’est lui qui m’a forcé) était en mon pouvoir, le plus grand plaisir que je pouvais ressentir serait de le traiter comme le brave Prince noir a traité son prisonnier, le roi de France, pour lui faire honte de s’être montré un ennemi si inhumain à un homme pour avoir tenté une chose que lui-même, s’il en a, mépriserait pour ne pas avoir tenté., Je prie Votre Majesté de ne pas être inquiet à mon sujet, il est en sécurité qui est dans la garde de Dieu: si je meurs, ce sera comme j’ai vécu, avec honneur.

I

je trouve que c’est une grande perte le brave Seigneur Marischal n’est pas avec moi, son caractère est très élevé dans ce pays, comme il doit l’être partout où il est connu, je préfère le voir que 1000 français, qui s’ils venaient seulement en amis pour aider Votre Majesté dans le rétablissement de votre juste droit, les faibles croiraient qu’ils sont venus en envahisseurs., Il y a un homme de ce pays, que je voudrais avoir mon ami, et c’est le duc D’Argyll qui, je trouve, est en grand crédit parmi eux en raison de sa grande capacité et de ses bonnes qualités et avait beaucoup de personnes à charge par sa grande fortune; mais on me dit que je ne peux guère me flatter avec les espoirs de celui-ci, le dur usage que sa famille a reçu de la nôtre profondément dans son esprit., Qu’ont à répondre ces princes qui, par leur cruauté, se sont élevés des ennemis non seulement pour eux-mêmes mais pour leurs enfants innocents, Je ne dois pas clore cette lettre sans rendre justice aux sujets protestants de Votre Majesté, qui, je trouve, sont tout aussi zélés dans votre cause que les Catholiques Romains, ce que l’honnête Dr Wagstaff m’a souvent dit que je trouverais quand je pourrais les juger. J’ai prévu de marcher d’ici demain et j’espère que mon prochain sera D’Edimbourg. .